A Bali, la villa V confronte ses lignes modernistes au paysage de la campagne indonésienne. Faisant face à certaines contraintes géographiques telles les vents violents, les moussons, et la dangerosité de certaines espèces sauvages, elle cultive le paradoxe d'un ouvrage protecteur ouvert à la contemplation. Audacieuse et sereine, elle joue la carte de la sophistication, entre pierres, rizières et ciel. L’ architecture, se fait discrète et intime devant un paysage sauvage et ouvert aux vents violents. L'harmonie de ses tonalités, ses angles saillants, ses corniches effilées, et les variations des mosaïques en bois exotique, se fondent en une architecture forte de caractère. L'objectif premier est de souligner le paysage par des orientations appuyées. Le jardin intérieur s’étage autour d’un long bassin, dans lequel la villa se reflète et déroule ses lignes modernistes comme un écran panoramique. Le module perpendiculaire des chambres surplombe le corps central et s’oriente vers la vue mer. Les volets sur pivots offrent un univers moiré et protecteur entrouvert sur le paysage. Au sol, l’ombre de ces graciles canevas de bois projette ses fantasmagories. L'ensemble de l'architecture revisite les standards locaux à travers la technique, les lignes et les modénatures. Sous cet imposant promontoire, on découvre, à l'abri, le "salon d’été" qui se prolonge en un espace extérieur surélevé au dessus des rizières, incitant à la sérénité et à la contemplation d'une nature forte et préservée.
"A la croisée des mondes."